TROYES Une histoire passionnante à travers les âges
L’histoire et la richesse exceptionnelle du patrimoine de la ville de Troyes ne se découvrent pas à pas au détour des rues, des places, des cours. Parmi toutes les villes de France qui ont conservé un bâti en bois, Troyes est certainement celle qui a le patrimoine le plus important, le mieux sauvegardé et valorisé dans son cœur.
Augustobona : une cité gallo-romaine
Des fouilles archéologiques ont permis de dater l’occupation du site de Troyes à la préhistoire, mais les premiers à avoir laissé des traces tangibles de leur présence sont les « Tricasses », tribu gauloise qui accepta l’occupation romaine dans sa capitale, laquelle devint alors Augustobona. La cité bénéficiait déjà d’une situation de carrefour, proche de la Seine et reliée à la voie d’Agrippa allant de Milan à Boulogne sur Mer.
les Foires de Champagne ont contribué au rayonnement international de la cité
Au 11e siècle, les comtes de Champagne possédaient un château-fort à Troyes, implanté sur les fondations d’un probable amphithéâtre gallo-romain. Au 12e siècle, la ville connaît une grande prospérité qui se traduit par la construction de nouveaux édifices (palais des comtes, l’Hôtel-Dieu, l’évêché), d’une nouvelle enceinte et par le développement de nouvelles rues et quartiers. Les comtes de Champagne Henri Ier puis Thibaut III et Thibaut IV contribuent à faire rayonner la ville et aujourd’hui nous pouvons toujours admirer cet exceptionnel patrimoine historique.
Les comtes, notamment Thibaut II, impulsent une nouvelle dynamique commerciale avec les foires de Champagne qui se structurent réellement à la fin du XIIe siècle. A Troyes, la foire « chaude » de la Saint-Jean débute le 24 juin et celle de la Saint-Rémy, la foire « froide », le 1er octobre durant quinze jours dans le quartier de Saint-Jean, dont l’église est flanquée de logettes accueillant les marchands venant de toute l’Europe. (D’où le nom de « Saint-Jean au marché »).
Le Beau XVIe siècle troyen et les remaniements aux 17e et 18e siècles
La Renaissance est une période florissante pour Troyes, qui devient la 5e ville du royaume de France grâce au commerce florissant, aux industries textiles, tanneries, papeteries et imprimeries implantées. Les moulins sont reconstruits, les églises agrandies ou rénovées. De plus, la prospérité est remarquable dans le domaine des arts, tant sur le plan architectural qu’artistique grâce aux sculptures et vitraux.
Cependant, le 24 mai 1524, un effroyable incendie détruit le tiers de la ville : 1500 maisons sont incendiées ainsi que les églises Saint-Nicolas, Saint-Pantaléon, Saint-Jean au marché. Toutefois, de nouvelles rues sont créées et de nombreuses maisons à pan de bois et des hôtels particuliers en pierre caractérisés par le « damier champenois » sont érigés. Actuellement, le visiteur peut découvrir le magnifique héritage de ce « beau XVIe siècle ».
Mais, en dépit de ce terrible incendie et des famines qui la touchent de plein fouet au 17e siècle, Troyes est remaniée et poursuit son essor.
Le 19e siècle : âge d’or de la bonneterie et modification du paysage urbain
Au 19e siècle, grâce à la révolution industrielle, Troyes devient très vite la capitale de la bonneterie et de la maille ; les usines se développent sur les terrains inoccupés des faubourgs, principalement au sud-ouest de la ville. Les sheds, cheminées scandent le paysage urbain. L’âge d’or se situant dans les années 1885 à 1910 en raison de l’introduction du métier Cotton permettant l’augmentation de la productivité et d’atteindre une activité exceptionnelle de renommée internationale. De grandes dynasties d’industriels se sont constituées : Valton, Poron, Mauchaufée et Lebocey. Elles vivent dans de belles villas et lotissements à l’architecture remarquable.
A la fin du 19e et au début du 20e siècle, Troyes connait des mutations importantes : les fortifications sont rasées et remplacés par des boulevards, les rues sont alignés et le tramway investit la ville. De plus, comme toutes les villes de l’Est, Troyes fut occupée et bombardée, pendant la Seconde Guerre mondiale mais a miraculeusement pu conserver son centre historique intact. Peu à peu, une tendance s’affirme pour la réhabilitation du vieux Troyes et la valorisation du patrimoine architectural.